Émile Allais died Oct. 17, 2012 aged 100. He set up the Ecole de Ski Francais, helped create modern ski resorts and is considered the first great French ski racer as he dominated the sport in the 1930s.
Born in February 1912 in Megève (Haute-Savoie), Émile Allais was considered the father of French skiing. The son of the baker from Megève, Allais led the way for a century, leaving his tracks in the mountains of the world.
THE CHAMPION
At age 20, in 1932, he was named to the national team. He became the first French medalist at the World Championships in Mürren (silver in downhill and combined, 1935). He went on to win the first French Olympic medal in skiing at Garmisch (combined bronze, 1936). The following year in Chamonix, he scored a gold triple (slalom, downhill and combined) at the first world championships held in France. In 1938, he took world championship gold in combined and silver in downhill and slalom.
THE ALPINIST
Allais learned to climb at Chamonix with his friend, the guide Armand Charlet. They pioneered high summits like the Green Needle. During the war he participated in the Liberation, serving in the Mont Blanc Battalion.
THE BUILDER
For want of work in Megève, Allais crossed the Atlantic. He began a career of developing ski resorts in North and South America. He laid out trails and lift systems at La Parva, Las Lenas, Telluride, Squaw Valley and Sun Valley. He would bring this experience to his work in planning Courchevel, La Plagne, Vars, and Flaine. He told a magazine reporter: "While it’s important to plan connecting routes between the massifs, it is also necessary to think of the pedestrians in the villages. Each station seeks to keep its own clientele, but there is surely a clientele, especially foreign visitors, who would love to discover a new ski site each day. Imagine Chamonix - Nice!"
THE INVENTOR
He was always one step ahead. At Rossignol he was the technical adviser responsible for designing the laminated-wood Olympic 41 and the aluminum Allais 60, the factory’s first metal skis. What a leap forward in glide speed! Among other contributions, he created a powder ski for use in Canadian heliskiing.
THE PATROLLER
From the United States, Allais brought back the concepts of the ski patrol (pisteur in French), snowmaking and mechanized slope grooming. “When I first arrived in Courchevel the slopes were in terrible shape. I didn’t have funding for the first snowcat – it cost more than a bus! I invited Mr. Michaud (director of bridges and pavements) to go skiing. The snow was terrible: rain-soaked powder. After a run, he said ‘Okay, go buy your snowcat!’”
THE INSTRUCTOR
Beginning in 1937, Allais created the national ski school (the Ecole du Ski Francais, or ESF). He was technical director and created the French pedagogical method. He exported his know-how to Portillo, trained the Canadian national team in advance of the 1948 Olympics at St. Moritz and the American team for the Oslo Olympics in 1952. He then coached the French team for seven years. The Allais training techique ". . . is the DNA of skiing,” said Gilles Chabert, head of ESF, in a lively tribute to Emile in Megève on 25 February 2012, his hundredth birthday.
FREERIDER
For Allais, the essence of skiing was off-piste. At the end of the 1930s, he pioneered “ski extreme,” descending steep slopes long before the advent of freeride, with firsts such as the glacier Milieu at l'Aiguille d'Argentière with André Tournier and Maurice Lafforgue, and the north face of the Dôme du Goûter. In December 2007, for Ski Chrono magazine, we organized a summit meeting between Emile Allais and Enak Gavaggio, freerider and icon of the alternative movement. "When I was your age, we always wanted to go on an adventure. It's another kind of competition. This is what is good in skiing, in commitment at all levels. When you see beginners who succeed in descending a bit of slope, it is a tremendous joy for them. This pleasure is progressive. When I see you on this steep slope, I understand your pleasure," Allais told Gavaggio. For his part, Gavaggio said, when he met Allais, "I trembled like a small pebble facing a mountain. Above all he listens to the world, eager for knowledge, curious about everything. He is the opposite of an old codger. He’s an encyclopedia of skiing and life, a book always open to the future.”
Read more about Allais in the January-February 2012 issue of Skiing Heritage magazine.
En Francais:
Né en février 1912 à Megève (Haute-Savoie), Emile Allais était considéré comme le pionnier de l’or blanc en France, le père du ski français. En près de 100 ans, le fils du boulanger de Megève, a tout inventé, laissant sa trace dans les montagnes du monde. Retour sur les sept vies d’Émile Allais, légende du siècle qui, paradoxalement, aura mis du temps avant d’être reconnu à Megève !
LE CHAMPION : un palmarès XXL
A 20 ans, après avoir dominé tous les gamins de Megève lors de la Coupe du bon skieur, il est sélectionné en Equipe de France en 1932. Le début d’une carrière XXL, il devient le premier médaillé tricolore aux Mondiaux de Mürren (1935 ; argent descente et combiné). Il enchaîne en décrochant la première breloque française aux Jeux d’hiver à Garmisch (bronze en combiné) alors que le ski alpin entre au programme olympique sous les yeux d’Adolph Hitler. Troisième, “peut mieux faire” pensent les Mégevans. L’année suivante à Chamonix, il signe un triplé en or (slalom, descente et combiné) lors des premiers championnats du monde en France. En 1938, il obtient encore l’or en combiné et l’argent en descente et slalom…
LE BATISSEUR : Le père des stations modernes
Faute de propositions à Megève, sa station, Emile Allais traverse l’Atlantique. Une ruée vers l’or blanc en Amérique du Nord et du Sud où il commence sa carrière d’aménageur de domaines skiables sur le tas…de neige. On lui doit pêle-mêle La Parva, Las Lenas, Telluride, Squaw Valley, Sun Valley où, visionnaire, il comprend immédiatement l’importance des parkings pour les voitures. Aux USA, il ne dormait pas de la nuit, miné par le poids des responsabilités mais quel œil pour dessiner des pistes, installer des remontées mécaniques ! Une expérience riche pour construire les grands domaines de Courchevel, La Plagne, Vars, Flaine qui portent tous sa signature. L’hiver dernier, pour un entretien dans les pages Montagneco du magazine Alpes Loisirs (éditions du Dauphiné Libéré), il fourmillait encore d’idées. “On peut encore envisager des liaisons entre les massifs pour les skieurs mais il faut aussi penser aux piétons pour que ces liaisons leur permettent à eux aussi de ses promener. Chaque station cherche à garder sa clientèle mais il y a surement une clientèle en particulier étrangère qui rêverait de découvrir chaque jour un nouveau site. Imaginez un domaine Chamonix – Nice !”
L’INVENTEUR : Pour la performance
Il avait toujours un temps d’avance. Inventeur de skis chez Rossignol dont il fut conseiller technique durant les années Boix-Vives, des Allais 41, en bois, aux Allais 60, les premiers skis métalliques. Quel bond en avant au service de la glisse… Les skis ont bien évolué avec le temps. “J’ai adopté il y a 20 ans les premiers skis larges de Rossignol destinés à la pratique héliski au Canada. Les paraboliques sont une sacrée avancée technologique vers un ski facile et accessible. Je pense qu’on va aller vers des skis asymétriques sur toute la longueur car on n’a pas besoin des mêmes caractéristiques à l’intérieur qu’à l’extérieur du ski on aura donc à mon avis un jour un ski droit et un ski gauche (ils existent : la marque Slovène Elan les a développés, ndlr). Je pense aussi que l’avenir est quand même d’avoir plusieurs skis selon la pratique : on a bien plusieurs voiles en bateau, plusieurs clubs dans un sac de golf… Malheureusement, une paire de ski coûte cher, alors ce n’est pas évident”, nous confiait-il peu avant son centième anniversaire. Emile a également participé au développement des fuseaux Allard, célèbre griffe de Megève.
LE PISTEUR : Pour le plaisir de la glisse
Adepte du tout terrain, Emile Allais a très vite compris que le succès du ski passait par le plaisir de la glisse et l’obligation de la faciliter. Il ramène dans ses bagages des USA le métier de pisteur-secouriste avec les premières chenillettes à Courchevel. “C’est certain que quand je suis arrivé à Courchevel et que j’ai vu qu’on damait encore les pistes “à ski”, je me suis dit qu’on avait un train de retard. Au début, je n’ai pas eu le financement pour un premier snowcat (ça valait plus cher qu’un autobus !), j’ai attendu le premier jour de mauvaise neige et j’ai proposé à monsieur Michaud (directeur départemental des ponts et chaussées) d’aller skier. La neige était terrible : de la poudreuse sur laquelle il avait plu… Après une descente, il m’a dit “OK, c’est bon pour ton snowcat” ! Il découvre également la technique des canons à neige au Canada qu’il va également développer .
L’ALPINISTE : Second de cordée
Il était souvent devant en ski mais en second de cordée quand il évoluait dans la paroi derrière son ami le guide Armand Charlet avec qui il a gravi de grands sommets comme l’aiguille Verte où ses qualités de gymnaste ont fait merveille. La perte de trop nombreux amis de Chamonix, “tombés”, l’a détourné de la verticale. Pendant la guerre, il participa à la Libération au sein du bataillon du Mont-Blanc.
LE MONITEUR : Le n°1 des pulls rouges pour l’éternité
Titulaire de la première médaille de moniteur en 1937 au col de Voza, près de Chamonix, Emile est à l’origine de la création de l’école nationale de ski dont il fut directeur technique et de la méthode pédagogique française. Il exportera son savoir-faire au Chili à Portillo, dans l’hémisphère sud pour entraîner l’équipe nationale, avant le Canada aux J0 de Saint-Moritz (1948) et les Américains à ceux d’Oslo (1952). “Il est l’ADN du ski” témoignait Gilles Chabert, le patron des pulls rouges qui avaient rendu un vibrant hommage à Emile à Megève le 25 février 2012, jour de son centième anniversaire. Sur l’enseignement, le père de la méthode française continuait à phosphorer. “Je pense qu’on laisse trop longtemps les gens en chasse neige avec le nouveau matériel et qu’on n’insiste pas assez sur le dérapage surtout chez les enfants. J’ai passé des après-midis avec mon petit fils (Emile junior, ndlr) en dérapage dans les dévers alors qu’il faisait parfaitement des virages coupés… Mais je suis fier de l’enseignement qu’on propose en France”, témoignait ce skieur passionné toujours vêtu d’une combinaison bleue assortie à ses yeux.
LE FREERIDER : Du ski de pentes raides avant l’heure
A la fin des années 30, il faisait du ski de pentes raides bien avant l’avènement du freeride avec des premières comme le glacier du Milieu à l’aiguille d’Argentière avec André Tournier et Maurice Lafforgue, fines spatules comme lui ou encore la face nord du Dôme du Goûter. Pour lui, l’essence du ski était hors des pistes. Freerider avant l’heure. En décembre 2007, pour le magazine Ski Chrono, nous avions organisé une rencontre au sommet entre Emile Allais et Enak Gavaggio (lire ci-dessous), freerider et icône du mouvement alternatif. “Quand j’avais ton âge, on voulait toujours partir à l’aventure. C’est un autre type de compétition. C’est ce qui est bien dans le ski, dans l’engagement à tous les niveaux. Quand on voit des débutants qui réussissent à descendre un bout de pente, c’est une joie formidable pour eux. Ce plaisir est progressif. Quand je te vois dans cette pente raide, je comprends ton plaisir” avait glissé Emile, les yeux pétillants à Enak. “Je tremblais comme un petit caillou face à une montagne, se souvient Gavaggio au sujet de cette rencontre mais il est surtout à l’écoute du monde, avide de connaissances, curieux de tout. C’est l’opposé d’un vieux con. C’est une encyclopédie du ski et de la vie, un livre toujours ouvert sur l’avenir”.
La Rencontre Emile Allais / Enak Gavaggio (Ski Chrono magazine n°10) à lire ici.
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